Entre le 13 novembre et le 1er décembre, 10 classes du lycée ont bénéficié de l’action pédagogique Ecole des Pôles. Des élèves de la 3e jusqu’au BTS se sont rendus sur le navire « Le Français » et ont été sensibilisés à l’importance de la sauvegarde des pôles, centrale dans le phénomène mondial de réchauffement climatique.
Récit de cette sortie pédagogique pour la classe de Terminale GA et les BTS1 ELEC…
Lundi 27 novembre 2023, les TGA ont bravé le mauvais temps pour rejoindre à pied le navire « Le Français », amarré quai Duguay-Trouin à Saint-Malo, devant les remparts.
Reçus par Marion Devogel, sur le pont, ils ont pu d’abord découvrir l’histoire de ce magnifique trois mâts construit en 1948, nommé Le Français, en hommage au premier navire d’exploration scientifique en Antarctique du Commandant Charcot. L’évocation de l’histoire de Charcot a d’ailleurs parlé à nos élèves dont certains ont été scolarisés au collège éponyme de Saint-Malo.
Ensuite, les élèves se sont engouffrés dans la cale du bateau où ils se sont installés dans une salle aménagée, sur des petits bancs et banquettes. Ils ont alors notamment observé des photos, des vidéos et participé à différents quizz ; ils se sont montrés intéressés par les échanges avec Marion, la dynamique intervenante, pour comprendre la place et l’impact du dérèglement climatique sur ces régions polaires et aussi sur toutes les autres régions du globe. Le rôle géopolitique des pôles, qui a aussi été abordé, a conforté des connaissances acquises en terminale.
Les élèves ont aussi utilisé, par groupes, des cartes pour mettre en évidence les liens de cause à effet et les boucles de rétroactions entre différents mécanismes (albédo, fonte des glaciers…). Ces jeux de cartes, déjà utilisés récemment lors d’un atelier « Fresque du climat » au lycée, ont consolidé leurs connaissances sur ces interactions.
En fin de séance, les élèves ont réalisé avec intérêt un test de façon à évaluer leur propre empreinte carbone ; avec cette prise de conscience concrète, ils ont pu échanger avec Marion sur les solutions individuelles qui pouvaient être mises en œuvre pour contrer ce dérèglement climatique.
Regrettant peut-être de n’avoir pu explorer tous les recoins du navire, ils ont apprécié cette sortie sur un lieu d’exception.
Un grand merci à l’Ecole des Pôles d’avoir reçu tous nos élèves !
Mme Ferrière, professeure de SVT et Mme Raynaud, professeure d’histoire-géographie-EMC
BTS 1 ELEC…
Le jeudi 23 novembre 2023, les étudiants de BTS ELEC 1 accompagnés de leur professeure de lettres Mme Bineau et de M. Le Roux, professeur de mathématiques, ont eu la chance d’embarquer à bord du navire Le Français, mouillé dans le port de Saint-Malo, bassin Vauban, pour un voyage immobile dans les mondes polaires fortement impactés par le réchauffement climatique.
Voici le compte-rendu de leurs travaux :
- Quelle est l’histoire du 3 mâts Le Français sur lequel nous avons embarqué ?
Le Français, anciennement appelé Kaskelot, qui signifie cachalot en Danois, est un bateau qui débute sa carrière en 1948. Ce navire en bois gréé en Ketch est doté d’une double coque en chêne. Il servait initialement comme ravitailleur pour le Groenland. Par la suite, il a été utilisé comme navire de soutien de pêche aux îles Féroé. A cette époque, c’était un simple et modeste bateau de travail. En 1981, le milliardaire anglais Robin Davis le rachète et en fait un bateau destiné au cinéma. Il est utilisé dans Les trois Mousquetaires, David Copperfield et Shackleton. En septembre 2018, il est racheté par France Armement et est rebaptisé Le Français en hommage au navire du malouin Jean-Baptiste Charcot lors de sa première expédition en Antarctique de 1903 à 1905.
- Connaissez-vous la différence entre l’Arctique et l’Antarctique ?
L’Antarctique est un continent grand comme 27 fois la France avec des montagnes qui culminent à 4897 mètres d’altitude. Il est couvert d’une calotte de glace d’une épaisseur moyenne de 1700 mètres. Le Pôle Sud est à une altitude de 2 835 mètres. L’Antarctique n’a pu être colonisé par les hommes car le continent était trop éloigné des autres terres lorsque l’espèce est arrivée sur terre. L’Antarctique est en revanche devenu un extraordinaire refuge pour la faune marine. Ses plages abondent en otaries, phoques, éléphants de mer, manchots et ses côtes sont peuplées de cétacés. Le continent est protégé par le traité de l’Antarctique, signé en 1959 par douze états, et le protocole de Madrid de 1991, qui interdisent toutes les activités autres que scientifiques (et touristiques…) en Antarctique.
L’Arctique est une mer, l’Océan Glacial Arctique, une sorte de Méditerranée Polaire. Le Pôle Nord se trouve sur la mer couverte par un manteau mouvant de 1 à 4 mètres de banquise avec des profondeurs marines de 3100 à 5000 mètres. Même si le froid peut y être extrême, la mer adoucit le climat du Spitzberg, de la côte ouest du Groenland et du détroit de Béring. L’Arctique est entourée de terre et de ce fait riche d’une faune et d’une flore terrestres variées. Renards polaires, caribous, bœufs musqués, chouettes harfangs, oies… peuplent la toundra. L’ours blanc règne en maître sur la banquise.
- Savez-vous ce qui distingue un glacier d’une banquise ?
Un glacier se forme suite à l’accumulation de couches de neige qui se tassent sous le fait de leur poids, l’air est expulsé par la pression de l’air, puis les flocons se collent les uns aux autres. Ce phénomène s’accélère si la neige de surface fond, s’infiltre dans les autres couches pour se changer en glace.
La banquise se forme lorsque la surface d’une mer ou d’un océan gèle, ce qui se produit à une température de -1° à -2° C, une température inférieure à zéro, car l’eau est salée, ce qui fait que la banquise, contrairement au glacier, est salée mais le sel, avec le temps et sous l’effet de la gravité, finit par rejoindre l’océan. Les premiers explorateurs des pôles, des Anglais, disaient qu’avec de la glace d’un mois, on pouvait faire la lessive, avec la glace de deux mois on pouvait faire la cuisine et que la glace de trois mois est elle bonne pour le thé !
La banquise étant l’eau de surface des mers et des océans, la fonte de l’entièreté de la banquise aurait un effet négligeable sur le niveau des eaux (par contre ça aurait d’autres effets), a contrario de la fonte des glaciers de l’Antarctique ou du Groenland d’une épaisseur de plusieurs kilomètres. La fonte des glaces du Groenland pourrait entraîner une montée des eaux de 7 à 8 mètres qui submergerait une partie des rivages et des îles, notamment en Océanie et dans le Pacifique. La fonte des glaces de l’Antarctique entraînerait, elle, une montée des eaux de presque soixante-dix mètres ! Une telle montée des eaux submergerait certaines terres comme une partie de la façade atlantique de la France mais aussi une partie de la Normandie : le nord de la Manche deviendrait une île, la Bretagne, une presqu’île et les villes de Paris, Rennes, Bordeaux et Nantes seraient bordées ou submergées par les eaux. D’autres grandes villes dans le monde comme Copenhague, Stockholm, la Nouvelle-Orléans seraient elles aussi submergées mais également une partie des territoires de la Chine, de l’Inde, de la Russie, du Mexique, d’Amérique du Sud et une grande partie de la Floride, des pays du Bangladesh qui serait recouverte par les eaux.
- Pour en savoir plus sur l’effet d’albedo
L’albédo, un des phénomènes des plus explicatifs de la température, est une notion introduite au 18e siècle par le philosophe et mathématicien Jean-Henry Lambert. Elle explique que tous les corps absorbent de la lumière et la réfléchissent. Par exemple, un objet plus clair absorbera moins d’énergie à l’inverse d’un objet sombre, c’est pourquoi en été les vêtements noirs sont brûlants.
Le réchauffement climatique accélère la fonte des glaces. Malheureusement l’effet d’albédo n’améliore pas la situation. En effet, nous rentrons dans un cercle vicieux puisque l’océan absorbe beaucoup plus la chaleur, ce qui veut dire que la planète se réchauffe de plus en plus vite. La banquise étant un excellent miroir pour la lumière.
- Savez-vous ce qu’est le permafrost ?
Le Permafrost ou pergélisol en français, est un sous-sol gelé en permanence dont la température n’excède pas 0 °C pendant au moins deux années consécutives. Le permafrost représente 20 % de la surface terrestre de la planète. Il couvre un cinquième de la surface émergée, dont 90 % du Groenland, 80 % de l’Alaska, 50 % du Canada et de la Russie (plus particulièrement dans sa partie sibérienne).
Le réchauffement climatique entraîne la fonte du permafrost dont les effets peuvent être dévastateurs. Le sol devient mou, produisant l’effondrement des immeubles. Les virus et les bactéries sont libérées, contaminant les animaux et les personnes. Dans le permafrost, on trouve en effet des virus âgés de milliers d’années comme le Mollivirus qui a 30 mille ans. Le permafrost contient également 1 500 000 de tonnes de mercure, une substance très toxique qui peut provoquer des dégâts importants sur la santé des gens. Enfin, l’accélération de la fonte du permafrost provoque le déracinement des arbres qui tombent les uns sur les autres. On appelle ce phénomène les drunken trees ou la forêt ivre.
- Pour réduire votre impact sur la planète, faites votre bilan carbone !
Le bilan carbone, c’est la consommation de carbone par année et par homme, en comptabilisant l’utilisation des transports tels que l’avion, le train, la voiture, le bus ou le vélo. Il faut également y inclure le chauffage des logements, l’alimentation et enfin l’achat de produits électroniques et de vêtements.
En moyenne, la consommation de carbone d’un Français ne devrait pas excéder 2000 kg, pour réduire son impact. Mais c’est très compliqué à respecter car il faut déjà ajouter de base 1113 kg de carbone pour les services public !…
Vous aussi faite votre bilan carbone sur https://greenly.earth/fr-fr/lp-bilancarbone
- Témoignage de Saidi Zahardine
J’ai énormément apprécié cette journée, parce que c’était la première fois que je montais sur ce genre de bateau.
Le Français, malgré son âge, reste beau et en bon état.
On nous a accueillis très chaleureusement à bord avec des petites questions de connaissances sur le vocabulaire des marins et la façon de se déplacer quand on est sur un bateau.
Après cela, on a eu droit à plus de détails sur l’histoire du Français et son utilisation. C’était très intéressant de savoir qu’il est encore utilisé et pas une pièce de musée.
On a eu droit aussi à un mini cours sur l’écologie et surtout sur le réchauffement climatique et ses conséquences sur les pôles. C’était une partie très importante vu que ça parle d’actualité et que ça concerne tout le monde, maintenant et dans le futur.
Ensuite, nous avons fait un petit jeu en groupe pour savoir si on avait bien compris les enjeux économiques et écologiques du réchauffement climatique. On a appris à acquérir du vocabulaire, ça nous a permis aussi d’échanger nos avis et nos idées sur le sujet.
Et pour finir on a fait un bilan carbone pour voir notre impact sur la planète. Je ne connaissais pas et ça m’a permis de voir que mes petites habitudes du quotidien impactent énormément ma planète et on a cherché des solutions pour essayer de diminuer notre bilan carbone.
Pour conclure, c’était une expérience très enrichissante et je conseille à tout le monde d’aller faire un tour sur Le Français !
LES ÉTUDIANTS DE BTS 1 ELEC